Martinique 2010
Martinique

Martinique

Department et Région d'Outre Mer : Martinique
Pays
: France
Préfecture
: Fort de France
Superficie : 1128 km2
Population : 0,400 Millions
Densité : 350 hab/km2
Langue : Francais, Créole
Monnaie : Euro
Régime : République

Date : 08/12/2010 au 15/12/2010
Durée : 8 jours
Participants : Stéphan
Mode de déplacement : Avion
Planches photos


Décembre 2010. Alors que la France frissonne
sous un épais manteau neigeux, paralysant la circulation, tant routière qu'aérienne, me voilà parti (de justesse, l'aéroport d'Orly était fermé le lendemain de mon départ) pour les Antilles françaises. 2e visite dans la région, après la Guadeloupe en 2007, et cette fois destination la Martinique pour participer à l'épreuve de la Transmartinique.

Transmartinique 2010L’objectif avoué de ce déplacement touristico-sportif était de rapporter les 4 points qui me manquaient pour s’inscrire à l’UTMB 2011 (Ultra Tour du Mont Blanc), points qu’offrait la TransMartinique à ses arrivants.

Au final je suis revenu des Caraïbes … bredouille au niveau des points, mais avec une certitude : l’UTMB, comme la TransMartinique, ce n’est pas pour moi, en tout cas pas pour le moment.

Que s’est-il donc passé au pied de la Montagne Pelée ? J’étais parti le cœur vaillant, motivé, volontaire, mais la réalité de la « course » a rapidement pointé mes limites physiques dans ce genre d’environnement, et les limites de ce que je ressens comme le « plaisir » de la pratique du sport.

Deux éléments auxquels je ne m’étais pas suffisamment préparé, ou que j’ai sous-estimés, ont été déterminants. Tout d’abord la chaleur. La chaleur en soi n’est pas pour moi un obstacle, mais sur une si longue épreuve, son effet est tout autre. Au bout de 20km à peine, je souffrais déjà de crampes, ce que sur la Sainté-Lyon, au bout de 68km, je n’avais pas connu. Pour une préparation identique. Il s’avère que mes pertes en eau du fait de la chaleur n’ont pas pu être compensées par mon hydratation fréquente et même abondante. Mes muscles se sont asséchés, vite, trop vite.

Transmartinique 2010 - Passage des GuésDeuxième élément déterminant : la « technicité » des chemins empruntés. Je m’attendais à des chemins plus ou moins roulants. La réalité a été toute autre. En tout cas sur la première partie du parcours. Progression difficile, branches, troncs en travers des chemins pénétrant la dense forêt humide, racines, souvent recouvertes de végétation et donc invisibles. Appuis incertains, relances permanentes, évitements constants, sans parler des « cerises » sur le gâteau du parcours : gués, champs de patates, bordures de bananeraies en friches, talus à n’en plus finir. Je ne m’attendais vraiment pas à tant d’obstacles, transformant de mon point de vue cette « course » (on est censé courir, non ?) en quasi parcours du combattant. Sur 50km, ça passe pour moi, mais sur 130, je n’y trouvais plus de plaisir.

C’est au bout de 50km d’ailleurs que je me suis rendu compte que cela allait ressembler pour moi à un enfer. Je pointais pourtant dans les 10 premiers (suis-je allé trop vite ???), mais les derniers kilomètres avant d’arriver au poste de ravitaillement du Lamentin, après le passage des 9 gués, les zig-zags dans les hautes herbes, les franchissements incessants et incongrus de talus, m’ont complètement démotivés.

A cet instant, après 9h de course pour parcourir les 60 premiers kilomètres et les 2850m de dénivelé positive, je n’étais, en plus, pas dans un état physique encourageant : les crampes se faisaient de plus en plus poignantes, et les gués avaient définitivement contribué à exploser les ampoules qui s’étaient lentement formées sur mes talons. Là encore, une première avec ces crampes précoces. Jamais je n’avais souffert de si grosses ampoules. 

Transmartinique 2010Au ravitaillement du Lamentin, ma température et ma tension étaient OK, mais j’avais quand même du mal à marcher. La table de massage et de soins étant libre (il n’y avait bien que 9 concurrents qui étaient passés avant moi, pour la plupart repartis, de vrais supermen !!), je me suis dirigé vers les kiné, et en tentant de monter sur la table, je me suis rendu compte de la gravité de mon état. En fait, je n’ai pas été capable de monter seul sur la table, les deux ravissantes kinés martiniquaises (je ne plaisante pas, tous les militaires et les pompiers présents autour bavaient devant elles  :-D ) ont du me prendre en main (j’ai dit en main !!!) … pour ne plus me laisser partir. Elles ont tenté le tout pour le tout. Le massage doux, profond, le massage énergique, brutal, le bouche à bouche (ah non, ça elles n’ont pas essayé), je me découvrais à chaque minute un nouveau muscle qui m’infligeait de violentes douleurs, à la limite des nausées. Et leur verdict final a été irrévocable : arrêt immédiat sous peine de déchirure ou autre dégât  musculaire bien plus sérieux que ces insupportables (mais finalement temporaires) crampes.

Pendant ces interminables minutes (ça a bien duré 30 à 35 minutes) de traitement qui me faisaient plus penser à un châtiment qu’à une thérapie, deux podologues, toutes aussi souriantes et ravissantes que leurs homologues kiné, m’avaient soigné les impressionnantes ampoules, et remis pour ainsi dire sur pied. Vains efforts, puisque mes jambes ne répondaient plus, quand les muscles antérieurs de la cuisse se décontractaient, les muscles postérieurs se rappelaient à mon bon souvenir, et vice versa. La cata ! La descente de la table a été en elle-même toute un défi.

Je me suis donc résolu à abandonner, finalement soulagé, car cette décision m’a procuré au bout du compte plus de plaisir que je n’en aurais eu à continuer l’épreuve.

J’ai donc tranquillement fini ma semaine de villégiature sur place à profiter des douceurs de l'île, de la piscine du complexe hotelier, et des plages de l’anse Ste Anne et des Salines. Après l’effort (victorieux ou pas), le réconfort ! Par ici les images ...
 
Christophe Le Saux, Widy Greco, Mohamed AhansalSi c’était à refaire … je ne le referais pas. Pas même en adaptant ma préparation. Le rythme est trop lent à mon gout, je l’associe sur de trop longues sections à de la rando, de la marche forcée. La moyenne horaire du vainqueur en atteste d ailleurs. Je tire néammoins mon chapeau aux « finishers », c’est un véritable exploit que d aller au bout de ce genre de tracé.

Tiens, en cherchant les résultats sur le site des organisateurs, je viens de me rendre compte que pour le tracé 2011, ils ont prévu de supprimer … la boucle de Ste Cécile, et le passage et franchissement des 10 gués …  comme quoi ils se sont peut-être rendu-compte de la difficulté exagérée du parcours. 

Suis-je déçu ? bien sûr, un peu, mais pas tant que ça. Déçu de n’avoir pas franchi la ligne d’arrivée, certes. Mais d’un autre côté, j’ai pu dans un cadre agréable (c’est tout de même la Martinique !!) tester mes limites, et dessiner les grandes lignes de mes futurs projets sportifs. Pour commencer, pas d’UTMB. Non seulement parce que j’ai échoué à récolter les 5 points nécessaires pour m’y inscrire, mais aussi parce que ce genre d'épreuves n’est pas pour moi. Trop long, pas assez roulant. Et je préfère privilégier le plaisir du sport à la conquête de sommets toujours plus hauts. Prochain défi, l'éco-trail de Paris...